Timing / Spacing : les échelles


Les échelles d'intervalles constituent un système de notation développer pour le travail à plusieurs (un.e animateur.ice pricipal.e,  un.e assistant.e, un.e intervaliste...), mais également un bon moyen de garder une trace de ses intentions quand on travaille en pose à pose.

Le timing renvoie à tous les enjeux temporels d'un plan : la durée du plan, le nombre d'intervalles utilisés, le nombre d'exposition pour chaque instance, la durée des poses-stop, etc. 

Le spacing correspond à la position spatiale des images les unes par rapport aux autres, suivant des trajectoires, des appuis au sol, et la dynamique spécifique (amortis...).

Les échelles d'intervalles donnent des indications de spacing sur une grille temporelle. Chaque marque correspond à une instance d'une image (qui sera exposé une, deux ou trois fois suivant la fréquence d'image du projet et le timing spécifique du mouvement). 

Chaque instance est numérotée. On précise les clés en entourant leur numéro, les intervalles gardent une numérotation simple. Les breakdowns et les intervalles principaux (demi, quart, tiers) peuvent recevoir un code visuel particulier. 

Suivant le projet et l'endroit où la page est picotée, l'échelle peut être placée en haut ou en bas de l'image, graduée du haut vers le bas ou du bas vers le haut. Certain.es animateur.ices placent l'échelle sur la frame finale de la graduation (l'échelle correspond alors aux intervalles entre la frame précédente et la frame courante), d'autres sur la première frame (de la frame courante à la frame suivante). 

Dans cette interview de Anim Desk, Ron Doucet explique que l'identité d'une production audiovisuelle dépend autant de la direction artistique que du style d'animation, qu'il définit entre autre par les choix de timing et spacing. (NB : les productions télé américaines sont souvent à 15 fps à cause du standard NTSC, ce qui donne un rythme très différent qu'à 12 fps.)


Un spacing ample avec peu d'images d'amortis très regroupées correspond  à un style cartoon. Un spacing rapproché, régulier et très amorti renvoie plutôt à des productions cinématographiques. Les productions Disney ont une stratégie d'intervallage par demi-distances qui aide à l'assistanat. Il suffit de placer ses intervalles au milieu des deux images précédentes et suivantes, avec pour résultat une animation très souple.

Il n'y a pas de recettes. Bien placer ses intervalles et créer un rythme intéressant dans un plan est une question d'expérience et de sensibilité. Utiliser les échelles en fabriquant son plan permet de planifier le timing et d'en aiguiser le sens. A l'usage, utiliser les échelles s'avère utile même en numérique pour garder une mémoire des intentions de timing et de spacing sur toute la durée de la tâche.

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Ressources

Frank Thomas et Ollie Johnson, The Illusion of Life

Richard Williams - Animator's survival kit

Le blog de Tom Bancroft 

 L'insta d'Adrien Gromel

L'interview de Ron Doucet

 

 

 

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