Le portfolio papier / choix des travaux

ça y est, les premières deadlines sont tombées. La saison des inscriptions administratives se profile, certaines écoles clôturent les préinscriptions dès la mi-janvier (St-Etienne).
Si de nombreuses écoles imposent désormais une épreuve plastique en temps limité pour la présélection (Epinal, ENSAD, ...), une grande partie d'entre elles demandent toujours un dossier de travaux en guise de première épreuve, sésame pour accéder au concours à proprement parler.

Il est donc temps de rassembler les travaux en vu de la constitution de ce fameux portfolio.

Choix des travaux

Le site de chaque école précise le nombre de planches à présenter (d'une dizaine à une vingtaine). Un choix qui peut être cornélien ! Le dossier doit refléter votre personnalité, mais également montrer une ouverture certaine. En effet, les écoles cherchent des candidats curieux, avides d'expérience, et bien évidemment, créatifs. Il faut donc tabler sur la diversité des propositions et une amorce de réflexion contemporaine, sur la monstration, les formats, les supports, etc... 

Le portfolio devrait donc contenir des croquis d'observation, des photos, des films, des volumes (voir des installations), etc. 

Inutile de se forcer artificiellement. Si la sculpture n'est vraiment pas votre truc, il n'est pas obligatoire d'en intégrer dans le dossier. 

Par contre, attention aux dossiers trop restrictifs (constitués uniquement de dessins par exemple). Pour passer, ces dossiers monomaniaques doivent refléter des expérimentations - sur la couleur, les supports, les formats, les matériaux, et éventuellement proposer des solutions de présentation originales (sous forme d'installation de dessin par exemple).

Attention également au modèle vivant. 2 ou 3 planches suffisent. La plupart des candidats le pratique, les jurys en sont inondés. Mieux vaut tabler sur un mélange équilibré de vos modèles vivants les mieux construits ou les plus dynamiques, des croquis d'observation, des croquis d'espace et quelques natures mortes. 

Le portfolio ne sera pas tout à fait le même à chaque fois

Chaque école a sa ligne éditoriale. Au premier abord, on est tenté de mettre beaucoup de dessins, notamment pour des écoles qui ont des sections illustration ou BD (EESI, HEAR, etc). C'est une erreur ! Ces écoles sont avant tout des écoles d'art, baignée de la culture de l'art contemporain. Pour y entrer, il faut faire preuve d'une bonne connaissance de cette dernière, et donc se frotter aux problématiques observées dans les expositions (grands formats, recto-verso, installation, vidéo, etc).  

Pour d'autres écoles, le dessin est carrément anecdotique. Il est possible d'entrer dans une école d'art sans être bon en dessin ! Certaines s'intéressent à des enjeux transdiscipliaires, du corps, de la performance, du son, de la vidéo... qui ne nécessitent pas forcément de faire appel au dessin. Par contre il faudra faire preuve d'une solide culture contemporaine.  

Pour conclure

à quelques exceptions près, le meilleur calcul est de tabler sur la variété et l'ouverture. Ne vous reposez pas sur le dessin !